Deux tableaux antinomiques : que se profile-t-il ?

26/08/2022 23:01 par pierre-jean

Madame, ou plutôt Lady,  c'est à vous que je me suis adressé, donc il vous est peut-être possible d'apporter une réponse.

A votre avis, que se profile-t-il ?  Poème 1,   ou prose 2  ?

 

Le premier tableau :

La gloire des coquelicots

Un prodige inouï illumine le soir :
C’est un champ qui rutile, éclaboussé d’or rouge,
Où des coquelicots à l’incarnat pouvoir
Semblent prendre d’assaut l’horizon roux qui bouge.

La pente est envahie par des millions de fleurs
Frémissant doucement dans la brise d’été ;
Et l’on n’y perçoit plus qu’une unique couleur :
Ce rouge éblouissant des plantes entêtées

Qui ont tout recouvert de leur beauté fragile.
Que va-t-il en rester d’ici à quelques jours ?
Le mistral n’est pas loin, et de ses doigts agiles
Il s’en va effeuiller leurs ailes de velours.

Mais ils semblent costauds, assemblés en troupeau
De grandes fleurs des champs cramoisies comme sang,
Aptes à résister. A tout. Coquelicots
Forts d’une vie féroce et rouge, intensément…

Le second tableau :"

Extrait du "Hussard sur le toît", de Jean Giono.

# Il sembla à Angelo qu'au pas de son cheval, il entrait dans le four dont il parlait tout à l'heure. La vallée qu'il suivait était très étroite, encombrée de boqueteaux de chênes nains ; les parois pierreuses qui dévalaient vers elles brûlaient à blanc.

La lumière écrasée en fine poussière irritante frottait son papier de verre sur Angelo et le cheval somnolents ; sur les petits arbres qu'elle faisait disparaître peu à peu dans l'air usé dont la trame grossière tremblait, mélangeant des taches d'un blond graisseux à des ocres ternes, à des grands pans de craie où il était impossible de reconnaître quoi que ce soit d'habituel. Le long des hauts rochers anfractueux, coulait l'odeur des nids pourris abandonnés par les éperviers. Les pentes déversaient dans le vallon l'odeur fade de tout ce qui était mort loin à la ronde dans les collines blêmes. Souches et peaux, nids de fourmis, petites cages thoraciques grosses comme le poing, squelettes de serpents et fragments de chaînes d'argent, étendards de mouches abattues comme des poignées de raisins de Corinthe, hérissons morts dont les os étaient comme le lait des châtaignes dans leurs bogues, lambeaux hargneux de sangliers répandus sur de larges aires d'agonie, arbres dévorés des pieds à la tête, bourrés de sciure jusqu'à la pointe des rameaux, que l'air épais tenait debout, carcasses de buses effondrées dans les branches de chênes sur qui le soleil frappait, ou l'odeur aigre des sèves que la chaleur faisait éclater dans des fentes le long des troncs des alisiers sauvages.

Toute cette barbarie n'était pas seulement dans le sommeil rouge d'Angelo. Il n'y avait jamais eu un été semblable dans les collines. #

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Pierre-jean :   préférez-vous entrevoir, Lady, un "sommeil rouge", et une  vie couleur de la géhenne = une sorte de gouffre d'une phosphorescence inouïe ; ou plutôt une vie rutilante, à l'image des coquelicots vigoureux ?

Agissez à votre guise...    //

Hâtez-vous, nonobstant, vous n'avez rien d'une buse, du moins, d'après ce que je sais de vous !

(article mis en forme le 26/08/22 par Pierre-jean).

Aube et Aurore, mes maîtresses.

15/08/2022 22:42 par pierre-jean

 

Ô lumineux matin

Anna de Noailles

Ô lumineux matin, jeunesse des journées,
Matin d’or, bourdonnant et vif comme un frelon,
Qui piques chaudement la nature, étonnée
De te revoir après un temps de nuit si long.

Matin, fête de l’herbe et des bonnes rosées,
Rire du vent agile, œil du jour curieux,
Qui regardes les fleurs, par la nuit reposées
Dans les buissons luisants s’ouvrir comme des yeux.

Heure de bel espoir qui s’ébat dans l’air vierge
Emmêlant les vapeurs, les souffles, les rayons
Où les coteaux herbeux, d’où l’aube blanche émerge,
Sous les trèfles touffus font chanter leurs grillons.

Belle heure, où tout mouillé d’avoir bu l’eau vivante,
Le frissonnant soleil que la mer a baigné
Éveille brusquement dans les branches mouvantes
Le piaillement joyeux des oiseaux matiniers,

Instant salubre et clair, ô fraîche renaissance,
Gai divertissement des guêpes sur le thym,
— Tu écartes la mort, les ombres, le silence,
L’orage, la fatigue et la peur, cher matin…

Anna de Noailles, Le Cœur innombrable, 1901

 

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Les petits commentaires de Pierre-Jean.

 

 

# "après un temps de nuit si long" ;   quand les songes envahissent nos nuits, et qu'il en reste un grand soupir, oui, la durée de ces nuits est celle d'une petite vie, remplie toutefois... 

#  "Les fleurs qui s'ouvrent comme des yeux". J'aime cette phrase ; on y voit tellement clair, le matin ! Les paupières de la vie s'ouvrent..

#  "L'air vierge".        Un monde immaculé... pas encore corrompu.    Propre.

# " ....ô fraîche renaissance." Et tout est à nouveau possible le matin ! La soeur de la renaissance est l'espérance.

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Bonne nuit à toutes et à tous.....   Chouette, on attend les nouveaux mots, les nouvelles annonces de demain !

 

Pierre-Jean

 

 

 

Mon choix "Chanson" ce soir.

13/08/2022 23:27 par pierre-jean

VIDEO SUR YOU TUBE :    MYLENE FARMER  -  STING.      STOLEN CAR.

Vidéo et textes :  c'est diablement immoral, mais affreusement resplendissant.

Et ils sont tout juste beaux, tous les deux.

Jeux interdits.                           RIDEAU.

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De la fantaisie,   il en faut....    Mais de la démesure,   point trop n'en faut !

Salut,    

Pierre-Jean

Pour traiter les rhumatismes... pas que...

31/07/2022 14:30 par pierre-jean

LE BOIS BANDÉ

Le Bois-Bandé, de son nom scientifique Richeria Grandis, est un très grand arbre des forêts tropicales. Son écorce est depuis longtemps utilisée par les antillais pour ses vertus aphrodisiaques, d’où son surnom ” bois d’homme “, ou “bois dur”.

"Aphrodisiaque 100% Naturel".

On peut trouver cette écorce sous différentes formes, notamment en poudre, en boissons alcoolisées déjà prêtes, sous forme d’extrait sec, liquide en flacon, ou encore des petits bouts d’écorce sous sachets. Cette dernière forme est d’autant plus utilisée car elle se voit être nettement la plus efficace de toutes.

Utilisé pour ses écorces, le Bois Bandé est consommé depuis longtemps par les Indiens de l’Amazonie pour traiter l’impuissance, les problèmes neuromusculaires ou encore les rhumatismes. Bien connu dans le Antilles et les Caraïbes, il est aussi employé comme tonique nerveux et comme aphrodisiaque…

il est donc réputé pour ses vertus stimulantes aussi bien chez l’homme que chez la femme…

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Surtout pour les rhumatismes, qu'on se le dise (..... quoi ? que me dites-vous ?)

Allé, au boulot....

A très vite

Pierre-jean

O l'Omega, rayon violet de ses yeux !

05/07/2022 20:11 par pierre-jean

VOYELLES      [ Arthur  Rimbaud ].

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes:
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes;

U, cycles, vibrement divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges:
O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux!

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Pierre-jean :       il me plaît de rajouter le "Y" (orange).

[  Y,  la bande orange vif dessinée sur les ailes du Mélibée,

ce joli papillon qui, hélas, voit son aire de répartition régresser !  ].

Papillons, ne disparaissez pas !......

Salut, à très vite

Pierre-jean

LA TENDRESSE (bordel !)

19/06/2022 21:18 par pierre-jean

 

J'ai choisi cette semaine la chanson "La Tendresse" de Bourvil, c'est mon coup de coeur.

Et plus particulièrement l'interprétation de Maurane de cette "tendresse de Bourvil" = voir la vidéo émouvante "l'aventure inattendue" de Mimi Matthy.    Avec tous ces mômes.

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La tendresse.

On peut vivre sans richesse /   Presque sans le sou / Des Seigneurs et des Princesses, y en a plus beaucoup.

Mais vivre sans tendresse / On ne le pourrait pas / Non, non, non, non / On ne le pourrait pas.

On peut vivre sans la gloire /  Qui ne prouve rien / Etre inconnu dans l'histoire,  Et s'en trouver bien.

[  Mais vivre sans tendresse /  On ne le pourrait pas / Non, non, non, non / Il n'en est pas question.

Quelle douce faiblesse /  Quel joli sentiment,  Ce besoin de tendresse /  Qui vient en naissant / Vraiment,  vraiment,  vraiment.

Le travail est nécessaire,   Mais s'il faut rester  /  Des semaines sans rien faire  / Et bien, on s'y fait.

Mais vivre sans tendresse, le temps vous paraît long /  Long, long, long, long  /  Le temps vous paraît long.

Dans le feu de la jeunesse  /   Naissent les plaisirs   /  Et l'amour fait des prouesses /  Pour nous éblouir.

[ Oui, mais sans la tendresse  /   L'amour ne serait rien   /   Non, non, non, non  /  L'amour ne serait rien.

Quand la vie impitoyable   /  Vous tombe dessus   /   Qu'on est plus qu'un pauvre diable  / Broyé, déçu....

Alors sans la tendresse  /   D'un coeur qui nous soutient   /   Non, non, non, non  /  On n'irait pas plus loin.

Un enfant vous embrasse  /  Parce-qu'on le rend heureux  /   Tous nos chagrins s'effacent  / On a les larmes aux yeux  /  Mon dieu,  mon dieu, mon dieu.

Dans votre immense sagesse  /  Immense ferveur   /  Faites donc pleuvoir sans cesse  /  Au fond de nos coeurs

Des torrents de tendresse  /  Pour que règne l'amour  /   Règne l'amour   /   Jusqu'à la fin des jours.

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Amicalement,    passez une bonne semaine avec un minimum de conflits !

Pierre-jean

 

 

En SUSPENSION

28/05/2022 21:34 par pierre-jean

 

ASCENSION ... 

 

C'est encore un peu l'Ascension, pour un jour, deux jours, trois jours.

En SUS-PEN-SION, bien au-dessus des Tours, des Bourgs.

En chan-son : "Jamais avons-nous été si vivants ! "

Notre récompense, ce sont ces innombrables printemps resplendissants,

 ... à venir.

Et même si c'est une fable qui se profile, eh bien, aucune entrave pour s'en réjouir !

Et je veux un coeur "plus haut",

Et avancer sans rancoeur...

Et je veux un coeur sans frayeur,

Pour planer au-dessus des monts farauds !            

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Ecrit et publié par Pierre-jean, le 28 mai 2022.

 

 
 

2e partie / L'AVARE : pendre tout le monde : la solution ? (...)

22/05/2022 16:07 par pierre-jean

MOLIERE.

"Castigat ridendo mores" (devise de la comédie classique) : dénoncer les moeurs par le rire.

Molière cherche à concilier Comédie et Morale en dressant un portrait ridicule d'Harpagon.

Au 17ème siècle, les gens d'un rang social aisé étaient placés sur le devant de la scène. Harpagon les interpelle donc directement, et le théâtre devient presque un miroir de la réalité.

ACTE IV,  SCENE 7.

(court extrait du long MONOLOGUE d'Harpagon).

" N'est-il point caché parmi vous [... le voleur de cassette ]. Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu'ils ont part sans doute au vol que l'on m'a fait. Allons vite,  des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences et des bourreaux.

Je veux faire pendre tout le monde ; et si je ne retrouve pas mon argent, je me pendrai moi-même après. "

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Pierre-jean : Ok, Harpagon veut faire pendre tout le monde, avant même l'éventualité de retrouver son argent, et le coupable. Au ridicule s'ajoute.... la déraison. Le mot est faible....

Les conséquences de l'avarice sont totalement inconnues ; l'état où se trouve Harpagon en démontre les risques (non fictifs, à vrai dire).

Article (s) publié (s) par PJ en mai 2022.

L'AVARICE

22/05/2022 01:03 par pierre-jean

L'"AVARE", de MOLIERE.

Harpagon est sous le choc. Il vient de se rendre compte que sa chère cassette de 10 000 Ecus d'or a été volée.

Le comique des mots / Molière parvient à manier savamment les mots :

# La personnification de la cassette : elle est identifiée à un être aimé, un ami cher.

"  Hélas, mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ".

# L'hyperbolisation constante : Harpagon ne cesse d'exagérer ses propos, rendant l'information complètement absurde. Il joue sur l'intensité et amplifie son désarroi.

" C'en est fait ; je me meurs, je suis mort, je suis enterré " (gradation dans le discours).

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Grâce à une plume qui sait faire sourire, rire les gens, Molière espère également les faire réfléchir !   Critiquer par le rire est un moyen de faire émerger une prise de conscience : si l'on risque de finir dans un tel état, vaut-il bien la peine de s'attacher à des biens matériels ? Pas si sûr...

                                                    -----------------------

Après l' Avare de Molière,  voici une petite blague sur l'ARGENT.

# Un homme demande à un avocat : - quel est le montant de vos honoraires ?

L'avocat lui répond qu'il est de 1000 euros pour trois questions.

- N'est-ce pas un peu excessif ?

Et l'avocat lui répond :

- Non, quelle est votre troisième question ?

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En ce qui concerne les avocats,  c'est tellement vrai.....

Salut, à très vite

Pierre-Jean

 
 
 

"Les corbeaux", de RIMBAUD.

14/05/2022 22:02 par pierre-jean

 

Bonsoir,

Pourquoi j'aime les corbeaux ? D'abord parce-qu'ils sont superbes, et ensuite parce-qu'ils ont l'intelligence de craindre l'homme.

Mais dans ce très beau poème de RIMBAUD ( 1854 - 1891), " Les Corbeaux", on retrouve aussi les fauvettes de MAI !

# Seigneur, quand froide est la prairie,

Quand dans les hameaux battus,

Les longs angelus se sont tus...

Sur la nature défleurie

Faites s'abattre des grands cieux

Les chers corbeaux délicieux.

# Armée étrange aux cris sévères,

Les vents froids attaquent vos nids !

Vous, le long des fleuves jaunis,

Sur les routes aux vieux calvaires,

Sur les fossés et sur les trous

Dispersez-vous,  ralliez-vous !

# Par milliers, sur les champs de France,

Où dorment les mots d'avant-hier,

Tournoyez, n'est-ce pas, l'hiver,

Pour que chaque passant repense !

Sois donc le crieur du devoir,

Ô notre funeste oiseau noir.

# Mais, saints du ciel, en haut du chêne,

Mât perdu dans le soir charmé,

Laissez les fauvettes de mai

Pour ceux qu'au fond du bois enchaîne,

Dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir,

La défaite sans avenir.     //

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... il y a des "fauvettes" d'un autre genre, dans "Vipblog"  /   des fauves, au féminin = fauvettes ! ( sourions un peu).

Permettez-moi ce néologisme, ce mot nouveau.

Beau week-end,

Pierre-jean